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interview de yasmine sweetlove
1. Qui êtes-vous
D’origine belge Flamande, née dans le sud Marocain et grandie dans plusieurs pays d’Afrique noire. La passion de la photo m’est venue assez tôt, j’essaye à travers de l’objectif de mon appareil, de saisir l’intensité des rapports existants entre l’homme et l’environnement qui l’entoure, sans négliger l’aspect culturel et l’histoire des tribus dans lesquelles je m’intègre.
Après vous avoir emmener à la découverte des « Pêcheurs du Sénégal », ce livre est une deuxième approche de la culture sénégalaise. J’ illustre ce conte Africain « Les sœurs Koumba »par des dessins et des photos, dont l’inspiration m’est venue lors de séjours parmi les ethnies Bédiks isolées des montagnes du Sud Est du Sénégal.
Mon but, est de participer à mon niveau à l’échange culturel Nord Sud, et faire connaître au plus grand nombre la richesse de l’imaginaire Africain.
Native du Sénégal d’avant l’indépendance et issue d’une famille métisse et multi culturelle, Marguerite Pissarello, institutrice à la pédagogie très appréciée par ses pairs et ses élèves, à transmis à ses enfants la fierté et le goût des traditions Africaines.
Ainsi, c’est sous le manguier vénérable de la concession familiale de Thiès, que son fils ainé, Philippe Apack a découvert émerveillé les récits fantastiques que lui raconta sa maman.
2) Quel est le thème central de ce livre ?
Cette histoire vient de la tradition orale. Les sœurs Koumba racontent un voyage initiatique à travers la savane africaine. Les deux jeunes filles, « Koumba avec maman » et « Koumba sans maman », ont deux caractères bien différents. L’une est méchante et irrespectueuse, l’autre douce et gentille. Elles vont parcourir de longs chemins jusqu’à la grande mer et devront ramener un coquillage à deux couleurs pour pouvoir se marier avec le guerrier de leur choix. Lors de cette épopée, elles vont faire des rencontres : un baobab qui cueille ses pains de singe, une vieille dame qui pile du mil, un homme lion ...
En Afrique, la relation entre la population et les croyances mystiques reste très forte. Les traditions imprègnent le quotidien du peuple qui en tire sa force et ses convictions.
Dans ce livre, ce qui me plaît particulièrement, c’est la morale qui montre que lorsque l’individu bafoue les croyances animistes et les traditions millénaires, il s’écarte des autres et s’expose à la punition des esprits, qui entraîne souvent la folie ou la mort.
3) Si vous deviez mettre en avant une phrase de ce livre, laquelle choisiriez-vous ?
« Tu ne respectes donc rien ma fille : lui cria l’arbre.
Tes paroles, plus que tes pierres m’ont blessé.
Sache, que méchanceté se paye avec méchanceté. »
Elle rencontra aussi la marmite et son riz en train de bouillir, dont elle se moqua, sans vergogne. Elle la renversa à coups de pied rageurs et partit sans entendre ses supplications.
« - Mon riz, mon bon riz parfumé, par terre, perdu !
Je ne pourrai plus nourrir le voyageur épuisé, l’oiseau affamé ou le Djinn de la forêt qui me réclame.
Quel affront, quelle tristesse.
Vraiment méchante fille, tu ne l’emporteras pas au paradis. »
4) Si ce livre était une musique, quelle serait-elle ?
Une musique qui me vient à l’esprit, c’est la chanson « Ouvre moi la porte toi qui a la clé » de Enrico Macias, qui parle aussi d’initiation, et des moyens à mettre en œuvre pour devenir adulte et s’intégrer dans sa société.
{Refrain:}
Ouvre-moi la porte toi qui a la clef
De la grande école du monde
Ce n´est pas facile de te faire entrer
Mais je vais quand même essayer.
1. Tu devras d´abord choisir un bon métier
Et le faire avec passion
Vivre avec les gens, apprendre à les aimer
Sans te faire trop d´illusions
Protéger la vie de l´arbre et du ruisseau
Te faire des amis parmi les animaux
Vivre dans l´espoir et chanter quand il pleut
Alors tu seras heureux.
{Refrain}
2. Tu seras soldat non pas pour faire la guerre
Du moins j´ose l´espérer
Quand tu t´en iras, je suis sûr que ta mère
Se cachera pour pleurer
Tu découvriras qu´il y a sur la terre
Deux hommes sur trois qui sont dans la misère
Libre de partir, tu verras mon petit
Que rien ne vaut ton pays.(Refrain}
3. A tous les instants il te faudra choisir
Entre le bien et le mal
Tu auras souvent l´occasion de souffrir
Et d´oublier c´est normal
Alors c´est l´amour que tu rencontreras
Ce sont des beaux jours tu sais que ces jours-là
Et puis un enfant qui te fera vieillir
Tendrement viendra te dire.
5) Qu'aimeriez-vous partager avec les lecteurs en priorité ?
En faisant cet ouvrage, j’ai souhaitée partager avec les lecteurs un peu de l’imaginaire et des croyances animistes des peuples Africains.
En tant que première vraie religion de l’humanité, l’animisme explique de façon simple basé sur l’expérience des anciens et des initiés, comment l’homme doit se comporter face à la nature et aux évènements qui jalonnent la vie.
Dans le conte Africain, on retrouve souvent les mêmes morales que dans les contes occidentaux, et l’on peut y voir un moyen de rapprocher les êtres humains, malgré leurs différences et leur éloignement.
Les Djinns du Sénégal sont peut être les cousins éloignés des sorcières ou des lutins de chez nous ?