Préface : Kankan, vieille cité musulmane située dans la savane non loin du fleuve Niger en Guinée, se réclama au xviiie siècle d’être la ville aux « bras ouverts » (nabaya) qui attire les immigrants. À juste raison, elle s’enorgueillissait de ses saints et de ses illustres figures dormant au cimetière de M’bemba-kodon, panthéon des grands hommes. C’est la ville témoin du rayonnement de Cheikh Mouhammad Chérif, le saint de Kankan, dont le corps repose dans sa case de prière.
Comme une terre bénie, Kankan devient l’objet d’attention des auteurs Bernard et Catherine Desjeux et de leur fils Eric, réalisateur. Ces voyageurs curieux et talentueux se distinguent, un peu à la manière de l’ethnologue Jean Rouch, moins par le regard superficiel et la recherche du traditionnel que par la volonté d’appréhender l’essence culturelle profonde de l’autre.
Leur ouvrage, Kankan Nabaya, la ville de l’hospitalité, Guinée, est une addition bien à propos pour attirer et intéresser des visiteurs en Guinée. Le livre, facilité et enrichi par les nombreuses rencontres, apparaît comme un fruit porteur d’informations pertinentes et riches en savoir.
Kankan Nabaya renvoie à d’importants travaux d’histoire sur la ville. L’ouvrage n’est pas simplement une image de Kankan, mais c’est aussi un recueil d’odes et de cantiques célébrant sa culture et ses saints.
D’une manière allègre, par des images captivantes, l’album, il faut bien l’appeler ainsi, introduit les lecteurs à l’histoire vivante de la ville, notamment des fêtes de la jeunesse. Mamaya, telle est son nom, représente l’épitomé de la réjouissance populaire des membres du groupe d’âge. Des illustrations dépeignent l’élégance de l’ancien quartier administratif avec son pont sur le fleuve Milo, affluent du Niger, et ses édifices remontant à l’ère coloniale française. La Grande Mosquée symbolise l’engagement des habitants pour leur religion.
Bernard, Catherine et leur fils Eric, à leur manière, confirment les remarques et de l’explorateur solitaire de 1827, René Caillié, et celles du philosophe personnaliste chrétien Emmanuel Mounier. Caillié, animé par la passion de voir Tombouctou, fut le premier Français à séjourner à Kankan. Mounier, lors d’une conférence en 1947, s’étonna de voir la foule sortir et revenir après la prière du crépuscule.
Au moment où la Guinée aspire à relancer son ouverture, la publication de l’élégant ouvrage de Nabaya peut contribuer à cet effort de développement.
Lansiné Kaba
Distinguished Career Professor of History
Carnegie Mellon University in Qatar
Autres éditeurs : France - Kummerly&frey 1981
La riviére de Loire Nathan/SETS 1982
La France Rurale (chêne) 1985
Visages d'Algérie Hatier
Sahara, la passion de la vie Nathan-Image 1989
Presse : TV5,
Guinée Buzz,
RadioTélévision Guinéenne,
Vox Africa,
RFI
« Nabaya c’est la terre d’accueil, la terre qui donne priorité aux étrangers ». L’ouvrage des journalistes Catherine et Bernard Desjeux dresse le portrait de Kankan, ville guinéenne, située près du fleuve Niger, connue pour son hospitalité légendaire. À l’appui de nombreux témoignages, les auteurs retracent l’histoire de cette ville-carrefour où cohabitent musulmans, chrétiens et animistes. Un exemple qui va à contre-courant des tendances au repli observées un peu partout en Europe, et où le « vivre ensemble » trouve tout son sens…
Achac
othibaud 03 mars 2019
★★★★★
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Ce livre accompagné d'un film - réalisé par Eric Desjeux - propose un voyage à la découverte de la ville de Kankan Nabaya, ville de l'hospitalité en Guinée Conakry.
Un voyage dans l'histoire contemporaine de cette cité, terre d'islam, où il est question de paix et d'amour dans la logique de la charte du Mandé.
Elle conforte les règles du "vivre ensemble", règles fragiles et vitales à l'heure où les migrations se transformant en drames quotidiens pour des millions de personnes dans le monde entier.
Kankan Nabaya est un carrefour où musulmans, chrétiens et animistes cohabitent dans un dialogue permanent.
Cette principale ville de Haute-Guinée est un grand marché international, une cité universitaire où la culture irrigue la vie.
La "mamaya", grande fête d'après l'Aïd el-Kébir, est l'occasion pour les familles et les amis des se retrouver dans la joie.
Ce livre - remarquablement illustré et documenté - est le témoignage des rencontres des auteurs avec les femmes et les hommes qui font cette livre.
Un témoignage que conforte le film d'accompagnement d'Eric Desjeux qui nous plonge - l'espace de 78 minutes - au coeur de la ville aux "bras ouverts" (nabaya) . Babelio
Partenaires : Conakry capitale Mondiale du livre, Unesco
Prix littéraires : Prix de la presse panafricaine 2019