Accueil > Brèves > Une vie au Fouta Djalon de Bernard Salvaing et al-hadji Thierno Mouhammadou (...)

Éditions GRANDVAUX
18410 BRINON-SUR-SAULDRE
editionsgrandvaux@hotmail.com
editionsgrandvaux@hotmail.com
accès

Comment acheter nos livres

Dans toutes les bonnes librairies

Faites travailler les libraires

https://www.leslibraires.fr/recherche_avancee/?code=&title=&main_contributor_name=&publisher_name=grandvaux&collection_title=&type=Book

Un livre n’est pas plus cher en librairie.

DIFFUSION HUMENSIS
170 bis Boulevard du Montparnasse 75014 Paris
Tél : 01 55 42 72 10.
DISTRIBUTION UNION-DISTRIBUTION Flammarion

Une vie au Fouta Djalon de Bernard Salvaing et al-hadji Thierno Mouhammadou Baldé

lundi 4 juin 2012

Compte-rendu paru dans Politique africaine, n°113, mars 2009, pp. 228-229.

Baldé (Al-hadji Thierno Mouhammadou) et Salvaing (Bernard), Une vie au Fouta-Djalon, Brinon-sur-Sauldre, Grandvaux, 2008, 417 pages.

Après avoir publié les mémoires d’Almamy, un grand maître coranique du Mali (Almamy Maliki Yattara et Bernard Salvaing, Almamy, Grandvaux, 2000 et 2003, 2 vol.), Bernard Salvaing, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Nantes, livre aux historiens une nouvelle source en donnant la parole à une autorité spirituelle du Fouta-Djalon, al-hadji Thierno Mouhammadou Baldé, qui, après avoir exercé de nombreux métiers dans sa jeunesse, employé sur une plantation, chauffeur routier, commerçant, etc., devient chef de village en 1944, puis imam de Compaya en 1968. Ayant appris le Coran et le français dans son enfance, il a toujours eu la passion de l’étude et n’a cessé de perfectionner ses connaissances religieuses, sans se désintéresser pour autant de l’évolution du monde, dont il se réjouit au terme de sa vie : « Combien nos parents ont souffert et que notre temps d’aujourd’hui est beau » (p. 89). Attaché aux traditions du Fouta-Djalon, il est devenu le porte-parole d’un islam ouvert et moderne. Il milite par exemple avec ferveur pour l’instruction des femmes.

Ces mémoires, où les petits faits de la vie quotidienne côtoient la légende et le merveilleux, ce qui ne les rend que plus vivants et émouvants, sont une contribution à la connaissance de la spiritualité, de la pratique religieuse et de la société musulmane traditionnelle. On retiendra en particulier les pages consacrées au statut de l’esclave ou de la femme et au rôle des chefs pendant la période coloniale. Sur la colonisation, précisément, le jugement d’al-hadji Thierno Mouhammadou Baldé est très nuancé : il critique le travail forcé, mais ajoute que les populations comprirent vite l’intérêt qu’elles pouvaient tirer des routes pour lesquelles elles furent réquisitionnées. Il affirme qu’entre 1914-1918, les hommes furent contraints de s’engager, mais qu’en 1940 « on n’eut pas à recruter de soldats de force. Les gens furent nombreux à s’engager pour combattre aux côtés de la France contre l’Allemagne » (p. 160). La population souffrit beaucoup en revanche de la collecte du caoutchouc que leur imposèrent les autorités coloniales pendant la Seconde Guerre mondiale. Il rend hommage aux écoles ouvertes par les Français et à la lutte qu’ils entreprirent contre la maladie du sommeil, à laquelle il fut d’ailleurs associé.

Il est beaucoup plus sévère pour le régime de Sékou Touré, qui sitôt en place confirme les craintes de ceux qui « avaient peur du départ précipité des Blancs » (p. 225). La « norme », cet impôt en nature qui soumet les populations à la corvée, le dégoûte des travaux des champs, pour lesquels il avait pourtant une prédilection. Le régime de terreur qui suit la décolonisation l’empêche de publier le volumineux livre religieux dont il a commencé la rédaction au retour de son pèlerinage à La Mecque en 1972, car « dès que quelqu’un commençait à se distinguer il était arrêté et ensuite assassiné purement et simplement » (p. 276).

Le récit est explicité et complété par 321 notes rédigées par Bernard Salvaing. Il est précédé d’une double introduction, l’une sur al-hadji Thierno Mouhammadou Baldé et l’autre sur le Fouta-Djalon. Il est suivi d’annexes, d’un lexique des noms communs, d’un lexique sélectif des noms propres et d’une importante bibliographie.

Ce beau livre, à la fois érudit et vivant, susceptible d’intéresser le spécialiste comme le lecteur curieux, est une importante contribution à la connaissance de l’histoire du Fouta-Djalon, de l’islam, de la colonisation et de la décolonisation dans cette partie de l’Afrique. Jacques Weber

http://www.politique-africaine.com
VOIR EN LIGNE :
Politique africaine

Une vie au Fouta Djalon de Bernard Salvaing et al-hadji Thierno Mouhammadou Baldé paru aux éditions Grandvaux en librairie, Octobre 2008

vendredi 17 octobre 2008
Présentation

Ces Mémoires – recueillies par Bernard Salvaing, historien – sont un témoignage précieux sur l’histoire récente de la Guinée ainsi qu’un livre de sagesse et de spiritualité. Tout au long d’une existence riche en expériences multiples, al-hadji Thierno Mouhammadou Baldé, né au Fouta-Djalon en 1923, a été un observateur attentif de son époque. Tour à tour employé dans une plantation, chauffeur, transporteur, commerçant, chef de village, il a également travaillé aux côtés de son père Thierno Saïdou, chef du canton de Koubia. Il s’est aussi lancé dans l’agriculture avec une passion qui ne le quittera plus. Imam depuis 1968 du village de Compaya, près de Labé, al-hadji Thierno Mouhammadou Baldé est avant tout un homme de religion. Il nous en décrit dans cet ouvrage sa pratique quotidienne et nous parle de la voie qui mène le musulman vers Allah. Ainsi a-t-il poursuivi l’idéal de vie défini par l’adage peul Jannga, rema, ayna ! : instruis-toi, cultive la terre, élève tes animaux ! Il a su rester fidèle à l’héritage des Anciens tout en saluant avec enthousiasme les bienfaits du monde moderne.
ISBN 978-2-909550-58-9 / code Belin 645058 format 16x24cm - 448 pages - 23 € ttc

Voir en ligne : politique africaine

info portfolio